mercredi 22 février 2017

« La majorité des Hongrois sont apathiques, indifférents et sans espoir »

mardi 21 février 2017, par Gáspár M. Tamás *

"Jaroslav Fiala s’entretient avec Gáspár M. Tamás sur la brutalité du capitalisme, dans la Hongrie de Orbán, et l’échec du système européen.

Récemment, l’Europe a vécu des moments dangereux : la crise de la zone euro, les attaques terroristes, la montée de l’extrême droite, le Brexit, etc. La démocratie libérale est-elle en péril ?
Personne ne peut dire que la démocratie libérale n’a pas libéré quelques peuples et que certains types de servitudes n’ont pas été effacés. Mais le système actuel est traversé par de nombreuses contradictions. Nous connaissons une grave crise de la démocratie libérale, qui coïncide avec la « mort » du socialisme. La condition nécessaire de la démocratie libérale était l’existence d’un mouvement des travailleurs. Elle était le résultat d’un compromis dans lequel, en échange d’une paix intérieure et de la stabilité, la social-démocratie a abandonné quelques-unes de ses exigences révolutionnaires et est devenue un élément de l’État bourgeois.
De ce fait, les classes inférieures étaient représentées. Le rapport interne entre les classes au sein des États-providence de l’Ouest, avec des privilèges pour le prolétariat, ses syndicats, les partis sociaux-démocrates et communistes et l’équilibre international entre un capitalisme réformé et limité et le bloc soviétique ont conduit vers ce que nous appelons aujourd’hui la démocratie libérale, qui a existé entre 1945 et 1989. Le droit du travail de l’Europe de l’Ouest a suivi les modèles soviétique et socialiste depuis les années 1920, avec des mesures concernant l’égalité de genre et le droit familial. Ceci est prouvé par la recherche juridique et historique récente.
Paradoxalement, ce qui manque à la démocratie libérale aujourd’hui, c’est le socialisme. C’est pourquoi il n’y a pas de force de résistance qui permette à la démocratie libérale de rester démocratique. Les classes dirigeantes actuelles ne sont pas menacées de l’intérieur. Ainsi, elles peuvent faire ce que même les fascistes ne pouvaient pas faire. Elles brisent les salaires réels, les pensions, le système de protection, l’école publique, l’assurance maladie gratuite, les transports publics peu chers, le logement social pas cher, etc. Qui arrêtera la classe dirigeante ?" La suite sur france.attac.org

*Gáspár Miklós Tamás est un philosophe politique, journaliste et écrivain hongrois

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