La rentrée de cet automne 2015 a vu une riche actualité littéraire autour du grand maître de la prose hongroise, Gyula Krúdy, avec trois ouvrages parus.
Deux livres sont parus aux Éditions des Syrtes avec une réflexion sur l'oeuvre de l'auteur intitulée "L'univers de Gyula Krúdy" et une édition originale avec une traduction de Gabrielle Watrin du roman "Sept hiboux". Par ailleurs, les Éditions LaBaconnière ont fait paraître, dans la collection d'Ibolya Virag une réédition (mais pas que) de la traduction de Juliette Clancier de "Sindbad ou la nostalgie" initialement parue en 1988 chez Actes Sud. Cette nouvelle édition revue et corrigée est augmentée de sept nouvelles inédites,
dont l'une est traduite par François Gachot et six par Ibolya Virag.
Résumé:
Parmi les grands auteurs classiques hongrois, Gyula Krúdy (1878-1933) a de quoi étonner son lecteur.
Aîné d'une famille originaire du nord-est magyar, ayant pour père un
hobereau qui ne décide d'épouser la servante qu'après leur dixième
enfant, doté d'une taille de géant dont la force prodigieuse impose le
respect, il passe aussi pour l'écrivain le plus prolifique qui ait le
moins retouché ses textes. Si ces détails contribuent à une légende
dorée formée du vivant de l'auteur et véhiculée longtemps après son
décès, l'oeuvre, elle, connaît des soubresauts que l'histoire de la
littérature ne saurait prévoir. En effet, qui aurait cru que cet
écrivain dont la gloire éphémère remonte à l'époque de la Grande Guerre
et qui fut d'abord décrié par les nationalistes, puis stigmatisé
décadent par les communistes, allait devenir un nom incontournable du
canon littéraire national, voire européen ? Et pourtant, sa notoriété ne
cesse d'accroître depuis des décennies, la troisième tentative de
l'édition de ses écrits complets est bel et bien en route.
Salué comme le maître de la prose moderne, ce « Maupassant magyar », ou «
Proust hongrois » figure au nombre restreint d'auteurs « de l'est » de
la première moitié du XXe siècle qui continuent à intéresser le lecteur
étranger.
Sans prétendre à une biographie sur Krúdy, sans doute prématurée, le
présent volume propose, en se fondant sur le colloque organisé en 2013
par l'Inalco et intitulé « La Hongrie engloutie », une réflexion sur
l'oeuvre de l'auteur. Au-delà de l'analyse de la plupart des oeuvres
accessibles déjà en traduction, ce recueil universitaire a pour but
d'orienter le lecteur français dans l'univers « krúdien », très riche et
très particulier. Grâce à ce travail d'équipe franco-hongroise, les
francophones pourront découvrir les divers aspects de la création de
l'écrivain magyar.
Les études du volume s'articulent autour de trois grandes parties qui,
tout en permettant des méthodes d'analyse variées, circonscrivent les
principaux centres d'intérêt de l'auteur. La première, placée sous le
signe d'une topographie littéraire, s'intéresse à ses rapports avec
l'espace ; ceux-ci reflètent une opposition entre la périphérie et le
centre.
La philosophie de Krúdy, deuxième partie de notre volume, aborde les
thèmes de l'auteur qui relèvent de ses connaissances profondes de la
nature humaine ainsi que d'une phénoménologie de l'existence. En premier
lieu, l'approche de la féminité : la belle juive apparaît comme
fantaisie éthique et la misogynie a tout d'une stratégie éducative. Dans
les rapports du soi à l'autre, la représentation des nationalités de la
Hongrie historique constitue un élément essentiel, et l'intérêt de
l'auteur porté à l'égard des Slovaques reste édifiant aussi dans une
perspective interculturelle.
Enfin, la dernière partie du recueil tente de fixer quelques repères de
la poétique krúdienne. D'un côté, la pratique de l'écriture : éclatement
de la prose traditionnelle par l'autofiction et par la dispersion des
voix narratives, portée testimoniale de l'écriture, diverses techniques
stylistiques, propres à une prose lyrique. D'un autre côté, pratique de
la lecture et de l'intertextualité : influence des contes arabes des
Mille et une nuits, traces des romanciers du réel, Zola et Maupassant,
ou encore, emprunts aux grands auteurs anglais, Shakespeare et Dickens.
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Date de parution : 15/10/2015
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Editeur : Syrtes
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EAN : 9782940523283
- Nombre de pages : 260
- Prix : 20 €
"Editions des Syrtes, 2105
Paru le 15 octobre 2015
Traduit par Gabrielle Watrin
Prix : 23 €
Sept hiboux, c’est le roman de la capitale hongroise au moment
de sa transition, c’est-à-dire l’époque fin-de-siècle. Budapest, née de
l’alliance de trois villes réunies (Pest, Buda et Óbuda), devient une
métropole moderne. Ses espaces représentatifs – rues, squares,
restaurants, casinos, bordels, sans oublier l’hippodrome – participent à
la narration à tel point qu’on se demande parfois si le véritable
protagoniste n’est pas la ville an-thropomorphisée.
C’est aussi le roman de la vie littéraire dans cette ville cosmopolite
où chacun veut devenir écrivain. Des cafés mondains et d’ambitieuses
rédactions des journaux se disputent des personnages cocasses, souvent
déjantés, entraînés dans la folle course de la réussite littéraire et
évoqués avec beaucoup d’humour et de compassion." La suite sur
litteraturehongroise.fr
Traduction : Juliette Clancier
Éditions LaBaconniere - Ibolya Virag
14 Octobre 2015
Littératures Européennes Rares
320 pages, 20 X 14 cm, 335 grammes
Prix : 18.00 €
Gyula Krúdy a trente-trois ans lorsqu’il entreprend de conter les
aventures d'un alter ego nommé Sindbad, marin merveilleux et séducteur
hors pair parti à la recherche de ses anciennes connaissances féminines.
Ce Sindbad hongrois rêveur, sensuel, cynique, tendre et cruel, déambule à
travers les ruelles de Buda et les quartiers animés de Pest, parcourt
la province hongroise en calèche ou en train et rencontre ses amies
partout où il va : sur les rives du Danube, sous une fenêtre dans un
bourg de Haute-Hongrie, près d'une église ou dans un cimetière où Eros
et Thanatos sont au rendez-vous.
De son propre aveu, Sindbad ne vit et n’a vécu que pour les femmes et
dans chaque relation évoquée, comme dans un rêve, il scrute la réalité
de l'amour.
Extase lyrique, humour, ironie et malice, un mélange unique de
sensibilité, d’amertume désenchantée et de grande lucidité caractérisent
ces nouvelles soutenues par une écriture imagée et musicale qui, à
travers un tourbillon de métaphores, racontent avec sensualité la
Hongrie.
« Sindbad ou la nostalgie » est le livre le plus célèbre et toujours
populaire de Gyula Krúdy (1878-1933) considéré comme l’un des plus
grands écrivains novateurs de la littérature hongroise moderne. Sándor
Márai, dont N.N. a été le livre favori, avait noté dans son journal : «
Sur l'aloès, poussent des fleurs une fois tous les cents ans. L'œuvre de
Krúdy est la fleur d'aloès, mystérieuse et magnifique, de la
littérature hongroise. »
editions-baconniere.ch